À première vue, il existe des similitudes évidentes entre le parapente et le parachutisme. Les deux impliquent une structure ressemblant à un parachute, le mot "tandem" apparaît dans les recherches des deux termes et, cela va sans dire, les deux se pratiquent dans les airs. Mais en y regardant de plus près, vous constaterez que le parapente est un sport à part entière avec son propre équipement, ses pratiques et ses attraits.
Aile de parapente vs parachute de parachutisme
Le parachutisme et le parapente reposent sur l'utilisation d'une voile offrant une résistance à l'air, permettant à son utilisateur de contrôler ses mouvements aériens. Mais c'est à peu près là que s'arrêtent les similitudes. Alors qu'un parachute de parachutisme joue plutôt un rôle accessoire dans l'expérience principale - servant essentiellement de frein après une chute libre - toute la discipline du parapente tourne autour de cet équipement.
Premièrement, il ne s'agit pas réellement d'un parachute, bien qu'il y ressemble. C'est en fait une aile, car - comme celle d'un avion ou d'un oiseau - sa conception génère une portance. Cela signifie que vous pouvez utiliser une aile de parapente pour décoller du sol - bonne chance à quiconque tenterait pareille chose avec un parachute. L'équipement diffère également. Les parapentistes ont besoin d'un harnais et d'un support plus élaborés pour rester confortablement en position pendant des vols pouvant durer plusieurs heures. Ils peuvent aussi intégrer des "pods" maintenant le pilote au chaud en altitude. Très différent de la descente de 5 minutes qu'expérimente un parachutiste après l'ouverture de son parachute.
L'expérience de vol
Du décollage à l'atterrissage, un parapentiste peut éviter de toucher le sol pendant des heures. Il y parvient en trouvant des courants ascendants d'air chaud - les thermiques - ou des ascendances dynamiques créées par les collines, crêtes et autres reliefs. Les voyages extrêmes longue distance, combinant vol diurne et bivouac sous les étoiles, gagnent en popularité dans des régions sauvages comme l'Himalaya. Cela porte même un nom - le Vol-biv (contraction des mots français voler et bivouac).
Le parachutisme, quant à lui - peut-on vraiment parler d'expérience de vol ? Le débat est ouvert. Il s'agit plutôt d'une descente contrôlée, passant par des phases d'accélération, de chute libre et de parachutage. Bien que le parachute puisse être dirigé et la vitesse de descente modulée, la seule chance de regagner de l'altitude serait de trouver un thermique puissant. Et même dans ce cas, le parachutiste préférera généralement regagner le sol avant que les sangles cuisses ne coupent la circulation dans ses jambes.
Les sites de pratique
Vous ne trouverez généralement pas de sites de parachutisme et de parapente aux mêmes endroits, car ils dépendent de reliefs différents. Pour faire décoller un parapente, il faut un terrain très spécifique - une colline ou crête avec une pente raide face aux vents dominants. Cela permet de capturer le vent lorsqu'il est forcé de s'élever par le relief. Les falaises conviennent aussi aux pilotes expérimentés. Parmi les spots prisés en France figurent les Alpes-Maritimes ou encore le massif pyrénéen.
Le parachutisme, lui, se pratique idéalement en zones plates et peu peuplées. Car il nécessite des aérodromes et avions. Les meilleurs sites pour les écoles de parachutisme en France sont souvent d'anciennes bases aériennes militaires, comme celles qu'on trouve dans la région des Landes ou en Eure-et-Loir. Une autre raison pour laquelle vous ne verrez pas de parapentistes près des DZ (Drop Zones - zones de saut) : ils préfèrent ne pas partager le ciel avec d'autres aéronefs !
Enfin, ces deux sports attirent des profils différents. Les accros à l'adrénaline se tournent vers le parachutisme pour ses sensations fortes, tandis que le parapente séduit ceux en quête de sérénité ou appréciant le caractère autonome de cette discipline. Après tout, peu d'activités permettent de randonner jusqu'à une crête, sortir son parapente du sac à dos, et prendre son envol.
